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Projet Engendrer la cohésion sociale
La promotion de la cohésion sociale, après 1945, passe au travers d'un régime de citoyenneté qui se fonde sur un partage des responsabilités entre État, marché et famille. Le citoyen-travailleur est la figure paradigmatique autour de laquelle se construisent les pratiques visant la promotion de la cohésion sociale. Les pays évaluent leur gestion des défis posés à la cohésion sociale en terme de capacité institutionnelle à intégrer leurs citoyens au marché du travail et à gérer les risques associés à l’inactivité ou au chômage. Se retrouver en marge du marché du travail pour cause de responsabilités familiales, d'âge, de perte d'emploi, de maladie ou d'accident constituent les plus grands risques qui interpellent la citoyenneté sociale. Les politiques favorisant le plein emploi sont au cœur des objectifs des politiques publiques. Les syndicats et les employeurs sont alors des intervenants important dans l'élaboration des agendas politiques et ce dans de nombreuses juridictions. Il n'est donc pas étonnant de voir les indicateurs sociaux de la bonne performance d'un pays se mesurer en terme de productivité (PNB), de taux de chômage et d'emploi, de niveau des revenus et autres mesures liées à l’activité ou inactivité.
Aujourd'hui la figure paradigmatique du citoyen-travailleur subit des pressions considérables à l'ère de la globalisation et du marché du travail "flexible". Les taux élevés, et persistant, de chômage -le sous-emploi -le travail non-standard ainsi que -la polarisation des salaires ont eu pour conséquence de transformer le monde du travail. Ce dernier est aujourd'hui souvent associé avec risque et exclusion et non seulement avec sécurité et cohésion sociale comme auparavant. Soulignons qu'un emploi à temps plein ne représente même plus une garantie pour éviter la pauvreté.
Une des propositions centrales de notre projet de recherche ici présenté soutien que la cohésion sociale a changé de figure paradigmatique. Que ce soit dans le Canada et son Union Sociale, au Royaume Uni de Tony Blair, dans la France de Lionel Jospin ou au sein de l'Union européenne, les efforts pour reconstruire la cohésion sociale s'orientent maintenant autour de la figure du pauvre et de l'enfant.
Cette tendance s'observe dans les idées mise de l'avant par les réseaux de politiques publiques et dans le développement de nouveaux indicateurs sociaux qui tendent à mettre l'accent sur le "capital social". Ces tendances sont également visibles dans les problématiques reliées aux politiques d’emploi ainsi que familiales et les nouveaux modes de prestation de service. Toujours dans ce nouvel esprit, la responsabilité de prestation de services se décentralise au niveau local alors que le tiers-secteur, invisible auparavant, est amené à jouer un rôle beaucoup plus important.
Nous posons comme hypothèse que cette situation représente simultanément une réponse et des stimuli pour le retrait du modèle du citoyen-travailleur et pour les stratégies des familles privées et des communautés quant au renforcement de la cohésion sociale.
L'objectif principal de cette recherche est d'explorer cette hypothèse et sa signification pour l'élaboration des politiques publiques. Nous chercherons également à expliquer les variations qui existent entre les différentes stratégies de politiques publiques selon les juridictions observées, en liant ces variations aux conditions institutionnelles et sociales particulières dans lesquelles elles ont prit place.
Ce projet de recherche a été développé par une équipe de collaborateurs intéressés par la problématique de la cohésion sociale issus des milieux académique et de politique publique.
Ce groupe de recherche est supporté par une subvention du CRSH (2001-2007) pour le thème stratégique: "La problématique de la cohésion sociale à l'ère de la mondialisation"